
Exploration technique
La 3D pourquoi? Comment?
Voici une page qui s’adresse plus particulièrement aux curieux désireux de comprendre comment se fabrique le monde aussi dérangeant que dérangé de notre chère héroïne.
La particularité d’Azariah réside dans le fait que cette BD ne contient pas le moindre coup de crayons ou de pinceaux. Elle est entièrement réalisée à l’aide de logiciels de 3D, mis à part les finitions effectuées dans des logiciels de 2D sous la forme de passes d’éclairage et effets divers.
Mais quel est donc l’intérêt d’utiliser la 3d au lieu de faire une BD avec des techniques de dessin traditionnel?
Et bien on peut diviser la bande dessinée en deux genres. Le genre stylisé et le genre réaliste.
Pour ce qui est du genre stylisé, le dessin et les techniques traditionnels sont parfaitement adaptés du fait que le processus de stylisation est une simplification du réel. Les lignes, les traits, les taches de couleurs vont suggérer le sujet plutôt que d’ en faire une représentation fidèle et précise.
Mais dans le cas d’ une représentation réaliste du sujet, on est vite confronté aux limites de calcul du cerveau humain. En effet, produire à la volée un éclairage complexe ou une perspective sophistiquée devient vite problématique pour nos méninges, alors que pour un ordinateur c’est une affaire de quelques secondes.
De plus, la difficulté augmente exponentiellement si l’on doit accumuler au fil des pages les représentations des mêmes sujets sous toutes les coutures.
C’est aussi à ce niveau que la 3D s’ avère extrêmement utile, car au lieu de redessiner X fois le même sujet, elle permet de réutiliser indéfiniment et sans travail supplémentaire, n’importe quel élément de la BD.
Ceci augmente massivement la rapidité d’exécution et la productivité. Cela autorise même de passer d’une méthode de production artisanale, à une méthode de production industrielle.
C’est exactement ce qui est arrivé dans le secteur de l’animation et il n’ y a pas fondamentalement de raisons pour que ça ne puisse pas se produire dans la BD.
Nous parlerons donc ici des outils les plus importants dans le processus de créations d’une BD en 3D comme Azariah. Toutefois, il est nécessaire de préciser que ce flux de travail n’est pas le seul possible.
L’outil le plus utilisé dans la conception des images d’Azariah, c’est Zbrush, le logiciel de sculpture numérique.
Zbrush permet non pas de dessiner, mais de sculpter la plupart des éléments composant les scènes de la BD .Il est particulièrement dédié à la sculpture organique comme les créatures ou les humains qui peuplent les pages d’ Azariah. Tous les objets composés de surfaces irrégulières, ce qui peut également inclure, des rochers, des plantes, etc…
Zbrush est aussi capable de produire ce qu’on appelle en 3D, des surfaces dures. Comme des robots, des vaisseaux spatiaux ou de l’architecture, mais ce n’est pas l’outil le plus efficace pour le faire. Pour réaliser les objets de ce type, les logiciels dits, généralistes, sont plus appropriés.
Donner diverses pauses ou expressions à des personnages à la volée est assez facile dans Zbrush.
Pas besoin de construire des squelettes compliqués et de gérer leur influence comme dans les logiciels d’animation classique.
Zbrush dispose aussi d’outils de rendu très intéressants pour la BD, justement parce qu’ils sont moins orientés vers le réalisme proprement dit que ne le sont les outils des moteurs de rendu classiques.
À la base le moteur de rendu de Zbrush était fait pour mettre en valeur les sculptures produites dans le logiciel ce qui lui a donné un petit coté illustration plus proche d’un aspect pictural.
En plus de cela il dispose de très nombreux filtres lui permettant d’obtenir des rendus de style dessin ou peinture traditionnelle.
Pour ce qui touche aux éléments du genre surfaces dures comme les robots, les architectures SF, les objets industriels, les véhicules, etc… L’utilisation d’un logiciel plus performant dans ce domaine est préférable.
C’est pourquoi le logiciel Blender, avec ses modules hautement spécialisés dans la modélisation de type surfaces dures, est utilisé dans de nombreux cas.
Une fois le travail de modélisation, mise en scène, éclairage et rendu faits, la finalisation se poursuit dans des logiciels 2D.
Il y a tout un traitement du rendu brut qui s’ effectue pour arriver à l’image finale, sans compter la création des phylactères ou des onomatopées qui viennent en dernier.
Voici donc rapidement présenter, le flux de travail de production d’Azariah.